Pacte de préférence et promesse unilatérale de vente : qui gagne ?

par | 18 février 2019 | Immobilier

Mme X. était bénéficiaire d'un pacte de préférence consenti par M. Z.. le 28 octobre 1999, pour une durée de dix ans, et portant sur deux lots dans un immeuble en copropriété.

M. Z. ayant vendu ces lots à M. F.. par acte notarié du 16 novembre 2009, précédé d’une promesse unilatérale de vente par acte notarié du 2 septembre 2009, Mme X…, estimant que la vente était intervenue en violation du pacte de préférence, les a assignés, en annulation de la vente, substitution dans les droits de l’acquéreur, expulsion de celui-ci et paiement de dommages-intérêts.

La Cour d’appel a donné raison à la bénéficiaire du pacte de préférence : pour elle, « la lettre du pacte de préférence ne permet pas de conclure qu’en cas d’intention de vendre l’obligation de laisser la préférence à la bénéficiaire grève le pré-contrat, que seule la date de l’échange des consentements est à prendre en considération et que, l’acte signé entre M. Z… et M. F… le 2 septembre 2009 étant une promesse unilatérale de vente, la vente ne pouvait prendre effet qu’à la levée de l’option, intervenue postérieurement à la date d’échéance du pacte. »

La cour de cassation a cassé l’arrêt d’appel :

« Le pacte de préférence implique l’obligation, pour le promettant, de donner préférence au bénéficiaire lorsqu’il décide de vendre le bien. »

Cass. 3ème civ., 6 décembre 2018, n° 17-23.321

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